Nova et Vetera, vol. 93, 1 / 2018

Nova et Vetera, n. 93, 1 / 2018


Pauvreté et amour de la vérité

Georges card. Cottier OP

Dans ces pages, l’auteur se propose de montrer que la pauvreté d’esprit et l’amour de la vérité sont deux conditions spirituelles nécessaires pour que l’homme parvienne, dans l’exercice de son intelligence pratique, à porter un jugement régulateur des actions concrètes à poser qui soit vrai, et donc à « faire la vérité ».

Vie contemplative et philosophie de l’être. Une fraternité d’âme entre dom Jean-Baptiste Porion, o. cart. et le P. Pierre-Marie Emonet, o.p.

Michel Cagin OSB

Le chartreux dom Jean-Baptiste Porion et le dominicain Pierre-Marie Emonet appartiennent tous deux à la même grande famille d’esprit, où l’on rencontre notamment les Maritain, Charles Journet, Stanislas et Aniouta Fumet, le P. Jean de Menasce, o.p., et d’autres encore. Mais entre dom Jean-Baptiste et le P. Emonet, une affinité plus particulière se dessine très vite qui les rapproche d’une manière spéciale. Il y a chez l’un comme chez l’autre une rencontre originale, une confortation réciproque, du sens métaphysique de l’être et d’un appel singulier à la contemplation.

La dimension nuptiale des catéchèses baptismales. Entre similitude, circularité et dissymétrie

Alexandra Diriart CSJ

En interrogeant les textes des catéchèses baptismales anciennes, l’auteure se propose de montrer, dans un premier moment, que les Pères de l’Église ont donné une interprétation nuptiale des sacrements de l’initiation (baptême-confirmation-eucharistie) et, ensuite, combien cette lecture nuptiale est fondée théologiquement et illuminante pour la sacramentaire, selon une dynamique féconde de similitude, circularité mais aussi dissymétrie.

Notes sur la théologie des religions

Georges card. Cottier OP

L’auteur rappelle quelques-uns des principes théologiques fondamentaux posés par certains documents conciliaires et magistériels qui doivent servir de critère et de guide dans l’élaboration d’une théologie des religions et permettre ainsi de réfléchir de manière conforme à la foi de l’Église sur des questions cruciales telles que le statut des religions non chrétiennes par rapport à la plénitude du salut dans le Christ seul, leur rapport à la grâce surnaturelle et leur portée salvifique éventuelle.

Philosophie et science de la religion

+Charles Morerod OP

La place de la religion dans le monde contemporain est diversement appréciée, ce qui provient en partie d’une difficulté à comprendre ce qu’est la religion. On peut la décrire (en science des religions), mais comment trier dans la masse des données, comment relier ces données à d’autres domaines, et en maîtrisant les préjugés du chercheur ? Doit-on accepter ce qui pour beaucoup est un quasi-dogme, à savoir que l’on comprend mieux la religion en se tenant un peu à distance de toute religion, alors que celle-ci vise une relation existentielle cruciale avec la transcendance ? La philosophie des religions a pour but de comprendre ce qu’est la religion, en lien avec les autres dimensions de la vie humaine, et donc aussi comment l’aborder.

Autour de : Dieu, « Celui qui est »

Serge-Thomas Bonino OP

Dans cet article, l’auteur présente quelques-unes des convictions qui ont guidé la rédaction de son ouvrage Dieu, « Celui qui est » (De Deo ut uno). Les questions 2-26 de la Prima pars de la Summa theologiae de saint Thomas ne sont pas un traité philosophique sur Dieu mais sont de part en part théologiques. L’intelligence dans la foi du mystère de Dieu considéré dans l’unité de son essence requiert le recours à une métaphysique de l’acte d’être. Elle peut, aujourd’hui encore, s’inscrire dans la perspective traditionnelle d’un commentaire de la Summa theologiae.

Pourquoi un corps si humain ?

François-Xavier Putallaz

L’être humain n’est pas une âme se servant d’un corps : il est un tout. Aussi le corps humain fait-il partie intégrante de la personne humaine. Il est rare cependant qu’on se demande pourquoi notre corps est ainsi fait ? Pourquoi vieillir, pourquoi mourir ? Pourquoi ne sommes-nous pas dotés de moyens naturels de défense comme d’autres animaux, de protections, de sabots, au point que tout cela doive faire l’objet de l’industrieux travail humain ?
Thomas d’Aquin pose ces questions et donne quelques réponses. Celles-ci sont commandées par un principe très simple : ce n’est pas l’âme qui est faite pour le corps, mais l’inverse : ce corps-ci est fait pour l’âme. Or l’âme humaine est un esprit bien borné ! L’intellect aura donc besoin du secours des sens pour penser, et notamment du toucher, et surtout de la main (organe des organes, susceptibles de produire bien plus de défenses, d’habits, de souliers que d’autres animaux). La volonté aura besoin des passions, d’amour, de colère ou d’espoir, pour soutenir ses choix.
Aussi ce corps-ci est-il parfaitement adapté à la nature de l’être humain.

Chants de l’aube

Pierre De Hel

Poèmes

 


 

Notes et Lectures

Bibliographie

Jacques Maritain, Emmanuel Mounier, Correspondance 1929-1949 ‑ Bernard Pouderon, Jean-Marie Salamito, Vincent Zarini (éds.), Premiers écrits chrétiens ‑ François Boespflug, Dieu et ses images. Une histoire de l’Éternel dans l’artJésus. L’encyclopédie, Sous la direction de Mgr Joseph Doré et Christine Pedotti ‑ Bourges, sous la direction de Mgr Armand Maillard ‑ Patrick Demouy, Le sacre du Roi ‑ Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine, Georges Vigarello (éds.), Histoire des émotions, Volume 1 : De l’Antiquité aux Lumières ; Volume 2 : Des Lumières à la fin du XIXe siècle ; Volume 3 : De la fin du XIXe siècle à nos jours ‑ Laure Meesemaecker, Louis Massignon et le langage, Le miroir sombre et la langue des larmes ‑ Bertrand Lafont, Aline Tenu, Francis Joannès, Philippe Clancier, La Mésopotamie, De Gilgamesh à Artaban, 330-120 av. J.-C. ‑ Michel Angot, Histoire des Indes.